Non à la précarité ! Oui à un vrai métier !
Cette nouvelle manifestation contre la précarité et la pauvreté de travailleurs de l’Education nationale entendait poursuivre notre combat pour la défense des droits des personnels et la reconnaissance d’un métier statutaire de la fonction publique pour les missions d’EVS/AVS/AESH. Notre objectif central demeure l’abandon du recours au travail précaire et sous payé et donc la titularisation sans conditions de tous les personnels AESH-AVS-EVS avec un statut de la fonction publique.
Nous étions une cinquantaine devant le rectorat de Bordeaux pour un rassemblement dynamique et revendicatif. Des membres du collectif, des personnels AESH, AVS, EVS, des syndiqués enseignants CGT Educ’Action, nous étions tous devant le rectorat pour dénoncer le scandale de la précarité qui nous concerne tous. Chansons, slogans et masques de Pénélope comme clin d’œil à l’actualité pour dénoncer un travail réel mais un salaire fictif !
Nous avons donc scandé :
« Nous n’sommes pas des Pénélopes , Nous avons un vrai emploi , Assez, assez de nos salaires fictifs…
Précarité, y en a assez ! » [Lien vidéo].
Nous avons aussi improvisé une séance de calcul mental : 1 millions d’euros de rémunération de travail fictif représente près de 130 ans de difficile travail pour un(e) AVS-EVS à 650 euros par mois !!…
Plusieurs médias se sont faits l’écho de notre manifestation destinée à populariser nos revendications et la situation indigne de milliers de personnels du Service public de l’Éducation nationale. Comme les radios RFM, ARL ou encore [France-Bleu-Gironde ] avec deux interviews audio et le journal [Sud-Ouest ]
La CGT Educ’Action entend poursuivre l’ensemble de ses initiatives en lien avec le collectif AESH-AVS-EVS pour la création de métiers statutaires de la fonction publique pour tous.
Lors de l’audience nous avons axé notre intervention autour des points suivants :
En introduction le rappel de notre revendication : des métiers statutaires de la fonction publique pour toutes les missions qu’assurent les personnels AESH-AVS-EVS et la titularisation sans condition de tous.
Nous avons demandé :
Un état des lieux chiffré de l’emploi AESH-EVS dans le département (répartition, types de contrats…) et dans l’académie. Il ressort de cet état des lieux que les contrats aidés restent majoritaires excluant ainsi une grande partie des personnels de la possibilité de pérennisation de leur emploi via la CDisation : 1371 AESH (droit public) pour 2230 AVS en CAE-CUI pour seulement 356 AESH en CDI. (voir détail des chiffres sur le document du rectorat).
L’abandon immédiat de toute annualisation des contrats CAE-CUI (par exemple 26H payées 20H). Si la modulation du temps de travail est possible, l’annualisation elle n’est pas « réglementaire » reconnait le secrétaire général de la DSDEN. Ainsi il n’est pas possible de faire travailler un collègue en CAE-CUI en contrat de 20H, pendant 26H semaine au prétexte qu’il devrait rattraper les congés. N’hésitez pas à nous contacter si vous subissez ce genre de situation. Nous avions argumenté et porté le refus de cette disposition depuis plusieurs mois et à chaque rassemblement. Nous actons le recul du rectorat de Bordeaux qui prétendait que cette pratique était légale et qui pensait même la généraliser à l’ensemble des CAE-CUI.
Pour l’ensemble des personnels qui le souhaitent et en l’adaptant aux contraintes de l’organisation pédagogique du suivi des élèves pour les AESH, l’augmentation des quotités horaires. Immédiatement un minimum de 24H par semaine pour aller au temps plein à la rentrée.
A cette occasion nous avons une nouvelle fois dénoncé avec force la faiblesse des rémunérations qui maintiennent de nombreux collègues dans des situations financières difficiles. Les représentants de l’administration se retranche derrière l’existence d’une grille indiciaire bien qu’elle ne concerne qu’une petite partie des personnels et surtout que cette grille reste sur des bases de rémunération scandaleusement faible.
Pour le rectorat la possibilité d’augmentation des quotités horaires peut être demandée par les personnels et un examen attentif sera fait, nous vous invitons donc à faire la demande auprès de la DSDEN de votre département. N’hésitez pas à nous le faire savoir.
Les entretiens professionnels doivent se transformer en rendez-vous de suivi de carrière dès le début de la 6° année. Cela permettrait aux personnels de mieux se projeter vers la CDIsation. Le rectorat s’engage à mieux anticiper ces situations en précisant que la demande de CDIsation doit être faite par les AESH qui remplissent les conditions. Pour les CDIsation de la rentrée 2018 un calendrier des entretiens sera proposé dès le mois de juin par la DSDEN de la Gironde.
Des possibilités de vœux d’affectation et de mouvement pour les AESH. Après plusieurs réclamations dans les rassemblements, la DSDEN semble vouloir étudier la possibilité d’une plateforme en ligne qui permettrait la formulation de vœux par internet. Là aussi nous surveillerons l’application effective de cet engagement.
Sur le droit à la formation : Nous faisons le constat d’un manque de lisibilité des droits pour les personnels et le fait que la formation à destination des contrats de droits privé n’est ni diplômante ni qualifiante.
Sur le nouveau diplôme DEAES, nous avons questionné le rectorat sur la possibilité de passerelles, d’équivalences, de VAE pour les personnels. Pas de réponse tant le nouveau dispositif semble avoir été bati dans l’improvisation la plus totale. Nous avons rappelé notre exigence d’un diplôme de niveau bac et la reconnaissance de l’expérience professionnelle pour tous les AESH-AVS en poste.
Notre questionnement sur le remplacement des personnels absents est resté sans réponse puisqu’il n’existe pas, ce que nous revendiquons, de personnels pour les assurer.
Sur la situation des EVS maintenus dans la plus grande précarité par le choix exclusif de contrats CAE-CUI l’administration explique qu’il n’y a pas de postes de personnels administratifs dans les écoles. Nous dénonçons ce choix alors que les besoins existent, il est impératif de revoir là aussi le choix de la précarité sans alternative.
Demandes individuelles de l’audience
Comme lors de chacune des audiences nous avons porté à l’attention de nos interlocuteurs différents dossiers individuels qui méritent un examen particulier. Nous suivrons attentivement la résolution de ces situations…
L’action du collectif CGT a fait évoluer favorablement le traitement par les services de la DSEN de certaines de ces questions et aussi plus de 200 dossiers. Nous devons poursuivre la mobilisation des personnels pour la défense de leurs droits, pour continuer à dénoncer la précarité et médiatiser la situation des personnels.
Prochainement, le 16 mars 2017, nous organisons une journée de formation syndicale « Connaître ses droits, Défendre ses droits, Conquérir de nouveaux droits »
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